FRAGMENT(S)
MARION LIVRAN - PATRICK SIMKINS - DIMITRI FILIMONOV
13.02.25 - 09.03.25
Vernissage jeudi 13 février de 19h à 1h
FRAGMENT(S)
MARION LIVRAN - PATRICK SIMKINS - DIMITRI FILIMONOV
13.02.25 - 09.03.25
Vernissage jeudi 13 février de 19h à 1h
L’exposition invite les visiteurs à explorer les différentes facettes du
concept de fragment à travers les oeuvres de trois artistes aux démarches
radicalement différentes mais chez qui nous retrouvons des fragments de
vies ordinaires, des éléments recyclés ou des souvenirs transformés. Chaque
artiste offre une perspective unique sur la manière dont ceux-ci peuvent
façonner notre perception du monde et de nous-mêmes. Ensemble, leurs
oeuvres forment un dialogue visuel et émotionnel sur la nature éphémère et
complexe de notre existence.
Marion Livran utilise la peinture pour capturer des fragments de vies
ordinaires, cherchant à ralentir le rythme effréné de notre consommation
d’images. Elle explore la matérialité de la peinture pour réhabiter un monde
que nous avons rendu étranger, en se concentrant sur le toucher, le silence,
l’écoute et la contemplation. Ses oeuvres, souvent des représentations de
parties du corps ou d’objets du quotidien, invitent à une réflexion sur notre
présence au monde et notre relation à l’environnement.
Patrick Simkins, artiste anglo-irlandais, travaille avec le collage et la
peinture pour refléter l’expérience humaine à travers la destruction et la régénération.
Ses oeuvres, souvent composées de fragments recyclés de ses
propres créations, explorent la transience humaine et notre interaction avec
les mondes réel et virtuel. Le cycle de destruction et de renouvellement est
central dans son processus, symbolisant la nature éphémère de notre existence
et de nos interactions.
Dimitri Filimonov crée une réalité parallèle peuplée de personnages anthropomorphiques
et d’animaux symboliques. Ses oeuvres, souvent des diptyques,
jouent sur la dualité entre l’évident et le caché, le masque et la réalité.
Les fragments de ses souvenirs et de ses émotions sont transformés en
images colorées mais profondément mélancoliques, offrant au spectateur
un voyage introspectif à travers des mondes magiques et intérieurs.
MARION LIVRAN
« Dans un monde saturé d’images et de filtres qui brouillent la frontière entre le vrai et le faux, entre le naturel et l’artificiel, nous devenons plus distants et étrangers à nos propres sensations et au monde. Avec le risque que cette virtualisation galopante vienne anesthésier nos existences. Au travers de vanités contemporaines et familières empreintes d’étrangetés, je cherche à réveiller une sensibilité et une sensitivité oubliée, à l’image des animaux capables de capter ce qui échappe à nos sens humains. Une perception du monde plus esthésique, guidée par le ressenti.
Paradoxalement, les technologies numériques _ retouche, photomontage, IA _ participent de ma démarche et de mon processus de travail. L’évolution artificielle se met au service d’une mutation sensorielle accrue et d’une relation plus intime et empathique au monde. Une rencontre devient possible avec ce que nous ne prenons plus le temps de contempler et de ressentir. »
Marion Livran, née à Libourne (33) en 1986, est une artiste peintre autodidacte résidant et travaillant à Paris. Elle s’est d’abord formée à la gravure à l’atelier des Cascades, à Paris, avant de suivre des cours aux Beaux-Arts Paris auprès de Juliano Caldeira et de Marion Bataillard en Ardèche (07).
Son travail a été présenté lors de divers événements, notamment des expositions personnelles telles que «La Déferlante» à la Librairie/galerie Artazart à Paris (2022), «Fragments» à la galerie IDA à Nancy (2022), puis lors d’expositions collectives telles que «Ni hier, Ni demain» à la galerie de la Rotonde à Paris (2022), ainsi que lors d’évènements à la Drawing House Paris (2022), à la Galerie Le rayon vert à Nantes (2023) et à la Chapelle XIV, Paris (2024), SALO XII, Paris (2024)
PATRICK SIMKINS
Artiste anglo-irlandais, Patrick vit à Paris depuis 2015. Il travaille dans son atelier au 6b, à Saint-Denis. Patrick se spécialise dans le dessin, la peinture et la performance interactive.
Utilisant les qualités destructrices et régénératrices du collage, son travail reflète l’expérience humaine.
Les thèmes spécifiques incluent la transience humaine, notre relation aux mondes réel et virtuel, la manière dont nous interprétons et interagissons les uns avec les autres en ligne, ainsi que des histoires plus personnelles. Le cycle de destruction et de renouvellement est intrinsèque à son processus. Il se reflète dans les délicats dessins collés, le recyclage de ses propres peintures pour créer de nouvelles oeuvres, et dans les marques effacées et redessinées par le public lors de ses performances interactives.
En tant que peintre, Patrick a exposé et fait partie de collections au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et aux États-Unis.
Les expositions collectives incluent le London Contemporary Art Prize (2018), l’ING Discerning Eye (2017), la London Art Fair avec la C&C Gallery (2016), et l’exposition des finalistes du UK National Open Art (2009, 2010). Les expositions solo incluent le Centre Pina Bausch à Paris (2021), la BBK Oldenburg Gallery en Allemagne (2016), et la 9 Langton Street Gallery à Londres (2010). Patrick a réalisé ses performances interactives à l’international, notamment au Lyric Theatre de Hammersmith (2014) et au Palais des Beaux Arts de Lille, en France (2017).
Il est titulaire d’un BA (Hons) en Beaux-Arts et Illustration de l’Université de Coventry et a suivi le cours par correspondance de Turps Banana. Patrick est également le fondateur de BAF BAF (Back and Forth, Britain and France), un collectif né en réaction au Brexit. BAF BAF vise à promouvoir la collaboration culturelle intercontinentale entre l’Angleterre et la France. Patrick a co-organisé leur première exposition en 2021, qui a reçu le soutien du fonds international Fluxus Art Projects.
DIMITRI FILIMONOV
" Dans ma pratique artistique, je reflète la création d’une réalité parallèle, l’habitant d’images et de guides.
Je représente des personnes aux destins complexes, portant des masques et des costumes colorés, s’échappant de leur identité et se sentant en insécurité dans le monde réel. À première vue, ce monde est rempli de joie et de bonheur grâce aux couleurs vives et aux motifs. Mais lorsque nous prêtons attention aux visages, nous voyons rarement l’émotion de la joie. Je crée une réalité parallèle colorée et magique, mais je ne peux pas abandonner mes sentiments et pensées négatifs. Dans mes oeuvres, j’abandonne souvent les attributs humains en supprimant les caractéristiques de genre et en refusant profondément le naturalisme ; je simplifie les parties du visage et transforme le héros en symbole.
Mes oeuvres sont habitées par des êtres anthropomorphiques extrêmement sensibles et hautement vulnérables.
Souvent, les héros de mes peintures sont nus ; pour moi, c’est une manière de montrer la vulnérabilité. Ils débordent d’émotions mais sont incapables d’exprimer leurs sentiments. Les oiseaux et les pieuvres nous guident dans ce monde. Ils sont une partie essentielle de cet univers pictural, symbolisant la liberté de l’esprit et offrant un soutien émotionnel.
La dualité est une partie essentielle de mes oeuvres : elle est exprimée par la présence de guides dans les peintures ou à travers des diptyques. C’est une interaction entre l’évident et le caché, l’expressif et l’introverti, le masque et la réalité. À travers mes oeuvres, j’offre au spectateur l’opportunité de dessiner une parallèle entre ces mondes magiques et leur intérieur et d’agir comme guide dans leur voyage introspectif.
Dmitrii Filimonov est né dans un petit village de la région d’Ulyanovsk et a connu des circonstances difficiles dès son plus jeune âge : la mort de ses parents, la violence et le besoin de chercher du soutien en dehors de la famille traditionnelle. Après leur décès, il a été élevé par sa soeur aînée.
À l’âge de 14 ans, Dmitrii déménage à Ulyanovsk, en Russie, et s’inscrit au Collège de Culture et d’Art pour étudier le design paysager. De 2016 à 2022, il étudie dans le département de peinture monumentale et décorative à l’Académie d’État des Beaux-Arts Stroganov de Moscou.
Après avoir traversé un épisode dépressif en 2021, Dmitrii se plonge entièrement dans la peinture, qui devient son occupation principale et un moyen de guérison.
En 2022, il quitte la Russie pour s’installer à Tbilissi, où il crée sa première série de sculptures en céramique.
Depuis septembre 2024, Dmitrii vit et travaille à Paris.
Tout le travail de Dmitrii est basé sur le traitement et la réflexion des expériences traumatisantes de l’enfance. Toute la douleur non exprimée trouve son expression dans les images de clowns et de personnages anthropomorphiques. Pour lui, c’est un moyen d’échapper à la réalité cruelle et chaotique pour entrer dans le monde de ses propres fantaisies, où il n’y a pas de règles inventées par la société ni de stigmates sociaux.
MAËL NOZAHIC
Anima & Animus
Finissage et performances le samedi 8 février de 19h à 1h !
Plongée dans l’univers des archétypes de Carl Gustav Jung,
Maël Nozahic explore le dialogue intérieur entre l’Anima et l’Animus,
les principes féminin et masculin qui cohabitent et s’affrontent
en chacun de nous. À travers des personnages ornés de crânes et
de peaux de bêtes, témoins d’une masculinité brute, et des figures
féminines nues ou masquées, l’artiste déploie une réflexion sur la
dualité et la complémentarité des forces psychiques.
Le parcours pictural invite le regardeur à questionner sa propre
part d’ombre, cette face cachée de l’âme qui exige d’être rencontrée
pour accéder à la complétude. Les masques, à la fois révélateurs et
protecteurs, incarnent ce moment d’hésitation entre révélation et
dissimulation, entre authenticité et métamorphose.
Mais au-delà de l’introspection, cette quête personnelle se
mêle à une autre urgence : celle de l’environnement. Comme un
déluge qui emporte et recrée, le rapport entre l’humain et la nature
résonne ici avec la psychologie. La destruction et la renaissance ne
sont pas seulement des phénomènes naturels, mais aussi des métaphores
pour le voyage intérieur. Chaque tableau devient alors un
miroir où s’entrelacent fragilité humaine et puissance des éléments.